A la découverte de l’Islande sauvage

L’Islande est un pays unique au monde, dont la nature est restée sauvage et préservée. Malgré l’afflux touristique, les islandais ont réussi l’exploit de protéger la faune et la flore si particulières de cette île perdue aux confins de l’Atlantique Nord. 

L'Islande a une particularité rare, elle ne possède qu’un seul mammifère terrestre endémique : le renard polaire. Tous les autres mammifères comme les animaux d'élevage, les chevaux ou les rennes sont arrivés sur l’île avec l’humain.
Quant à la flore, elle est à la fois riche et cantonnée dans certaines zones. Il faut savoir que seulement 50% du territoire islandais est recouvert de végétation, en grande partie de type toundra. Le reste du territoire est composé de glaciers, de sable noir ou de roche volcanique. En d’autre terme, l’Islande est un désert avec ses oasis et ses zones inhabitables!

Lorsqu’on arrive pour la première fois en Islande, on ne peut que se demander comment la vie a pu s'installer sur l’île, tant les éléments sont hostiles. Les vents puissants, le froid et les tempêtes de neige, les volcans et les glaciers font de la vie en Islande un exploit, y compris pour l’humain.

Les rennes des fjords de l’est

En traversant les fjords de l’est, notamment entre Djúpivogur et Höfn, vous avez de grandes chances d’observer des rennes. Si en Scandinavie (Norvège et Suède) il est possible d’observer des rennes d’élevage, en Islande, ce sont bel et bien des rennes sauvages. 

L’hiver est une très belle période pour observer les rennes dans leur manteau d’hiver. Le mieux est de longer les fjords en ouvrant grand les yeux. Ils sont généralement présents en petits groupes, proches de l’océan. Si vous êtes photographe et que vous y allez pour faire des images, alors je vous recommande le mois de mars pour les belles lumières et une durée du jour suffisante.

Les rennes sauvages ne sont pas très farouches, à condition de respecter leur distance de sécurité. Vous pouvez très facilement les observer à une vingtaine de mètres. Il est inutile de vous approcher plus et de risquer de les déranger.

Les baleines de Húsavík

Le petit village de pêche de Húsavík est la capitale Européenne de l’observation des baleines. Le charme du village est unique. Je vous recommande de vous balader sur le port et de vous rendre ensuite au restaurant Gamli Baukur. Il y règne un calme reposant, une ambiance très authentique et vous pourrez profiter d’une bonne bière (il servent de la Einstok pression) avec vue sur le port.

Je vous recommande également de faire un tour au musée de la baleine à Húsavík. Globalement, les musées islandais sont souvent riches et intéressants. Celui-ci ne déroge pas à la règle et vous pourrez y apprendre absolument tout sur les cétacés!

Par ailleurs, des excursions d’observation de baleines sont également proposées au départ de Reykjavik.

Si vous voyagez dans les Westfjords, sachez qu’il est tout à fait commun d’observer des baleines depuis la côte. N’hésitez donc pas à faire un arrêt dans les fjords de Súðavík ou d’Ísafjörður, et ouvrez grand les yeux.

Enfin, il m’est arrivé à de nombreuses reprises d’observer des baleines à bosse depuis les falaises de Valahnúkamöl. N’hésitez pas à y faire un tour, sachant que le site est proche de l’aéroport de Keflavik.

La réserve naturelle de Hornstrandir

Hornstrandir est certainement l’endroit le plus isolé d’Islande. Une région incroyable où les animaux sauvages sont protégés et où la présence de l’humain est très limitée.

Hornstrandir est une réserve naturelle autrefois habitée par l’humain, mais qui est désormais vierge. La réserve est complètement isolée du reste de l’Islande. Il est impossible de s’y rendre en voiture. Le seul moyen d’aller à Hornstrandir est de prendre un ferry vers l’un des fjords de la péninsule.

La réserve de Hornstrandir est riche en faune et en flore. L’animal emblématique de la région est le renard polaire. Il y est protégé de la chasse. La baie de Hornvik possède même la plus grande densité de renards polaires au monde, de quoi attirer de nombreux photographes animaliers et vidéastes. D’ailleurs, des documentaires ont été tournés par la BBC ou ARTE dans la péninsule.

D’autres espèces comme le phoque commun, les nombreux oiseaux de mer, le pygargue à queue blanche ou faucon gerfaut peuvent y être observés. Durant la traversée en ferry, il est commun de croiser des groupes de baleines à bosse, de baleines de Minke ou même d’orques.

Si vous voulez vous rendre dans la réserve de Hornstrandir, vous devez vous renseigner avant toute chose. En effet, le seul moyen d’y passer quelques jours est de le faire en complète autonomie. Vous devez prévoir votre nourriture pour quelques jours, des vêtements adaptés car le climat peut y être rude, et une tente qui supporte des vents supérieurs à 60km/h.
Bien équipés, vous y vivrez une expérience formidable. Dans le cas contraire, vous risquez de passer quelques jours désagréables, voire de vivre une expérience dangereuse.

Les macareux moines de Vík

Autre animal emblématique des côtes de l'Atlantique Nord : le macareux moines. Ces petits oiseaux aux couleurs incroyables sont présents à différents endroits d’Islande. Le spot le plus connu est celui à proximité du village de Vík, sur les falaises de Dyrhólaey.

Il faut toutefois savoir que durant la saison de nidification, en mai et juin, les macareux moines sont protégés et l’accès est fermé. Par contre, dès le mois de juillet, vous pourrez les observer, surtout en début et en fin de journée, lorsqu’ils se reposent sur terre.

Si vous vous aventurez dans les Westjords, alors certains sites comme les falaises de Látrabjarg à l’extrême ouest permettent d’observer des macareux. De plus, le site est incroyable, avec ses falaises hautes de 440m.
L’île de Vigur, à proximité du village de Súðavík, est l’un des plus importants sites de nidification de macareux moines en Islande. Il abrite chaque année 100 000 macareux et d’autres espèces comme les guillemots à miroir ou les canards eider. 

Les macareux moines sont faciles à observer car ils sont peu farouches. Gardez tout de même un minimum de distance afin de ne pas les déranger.

Les sternes arctiques dans les marécages

65% de la population européenne de sternes arctique nidifie en Islande et au Groenland. Autant dire que l'Islande est un refuge et un site de nidification important pour ces oiseaux champions des longues migration. En effet, les sternes rejoignent l'Islande en été depuis l'Antarctique où elles passent l'hiver (donc l'été dans l'hémisphère sud). Ces oiseaux incroyables font jusqu'à 70 000km pour migrer, soit un temps de vol annuel de 8 mois !

Les sternes arctiques nichent dans les marécages. Elles sont très faciles à observer un peu partout en Islande. Par contre, dès que vous approchez des nids, les parents n'hésiteront pas à vous attaquer. Elles planent au dessus des intrus en émettant des cri stridents avant de viser la tête d'un coup de bec. 

Vous l'aurez compris, il faut garder ses distances devant les sternes arctique, il en va de votre cuir chevelu !

Quel équipement pour observer les animaux en Islande ?

En Islande, la majorité des animaux sauvages sont peu farouches. Si vous comptez aller observer les renards polaire à Hornstrandir, ou les macareux moine à Vik, il est inutile de prévoir du matériel de camouflage comme vous avez l’habitude de le faire dans d’autres pays. Au contraire, les animaux seront plus méfiants devant une forme inconnue que devant une silhouette humaine qu’ils connaissent bien. Vous verrez, observer les animaux en Islande est une formidable expérience pacifiste!

Par contre, rester statique pendant des heures en Islande est une toute autre histoire. Le principal conseil que je peux vous donner est donc de prévoir les bons vêtements et accessoires pour tenir le coup. Si vous ne connaissez pas encore le système multi-couches, je vous invite à lire l’article Préparer sa valise pour un voyage en Islande de Nanna Gunnarsdóttir. En plus des vêtements classiques à prévoir pour l’islande, je vous recommande de multiplier les sous-couches de gants et de chaussettes en soie. Ces dernières sont fines et peuvent donc être empilées.
Enfin, le secret pour rester statique durant vos séances d’observation d’animaux réside dans les coupe-vents. Je vous conseille vivement de prévoir des accessoires coupe-vent de la tête aux pieds : Une veste, un surpantalon de pluie, cagoule coupe vent …

Côté matériel, si vous souhaitez seulement observer les animaux, alors une simple paire de jumelles fera l’affaire. Si par contre vous souhaitez faire de la photographie animalière, alors je vous recommande un objectif entre 300mm et 600mm. Gardez à l’esprit que, même pour des animaux peu farouches, plus vous serez loin des animaux que vous photographiez, moins vous les dérangerez.

Quelle est la meilleure saison pour observer des animaux sauvages en Islande ?

En règle générale, et vous vous en doutez sûrement, l'été est plus propice à l'observation de la faune islandaise. Par exemple, les oiseaux de mer sont absents des falaises en hiver. Dès le mois d'août, ils quittent les sites de nidification pour l'océan (comme les macareux moines ou les guillemets) ou pour migrer vers le sud (comme les sternes arctiques).

En revanche, l'hiver, il est possible d'observer des rennes sauvages dans les fjords de l'est ou des renards polaires dans les Westfjords (notamment durant la saison des amours, en mars et avril).

Enfin, la lagoon de Vatnajökull grouille de vie en hiver. On peut y observer des phoques communs, des canards eider et des grands corbeaux avec une proximité incroyable!

l'Islande est un magnifique territoire pour quiconque aime la nature et la vie sauvage. Ses paysages protégés, ses animaux arctiques et ses toundras à perte de vue raviront tous les naturalistes et les photographes animaliers. Le tout est de sortir des circuits touristiques et d'explorer les vallées et les montagnes.