Le football en Islande | Les secrets d’un succès

Le football en Islande | Les secrets d’un succès

Michael Chapman
Écrit par : Michael Chapman
Expert vérifié

Football has found a new home in Iceland, with the Men's and Women's national teams reaching new and unexpected heights in both international and European competitions.Photo d’en-tête : « Photo sportive de l’année 2016 » (Islande) de Vilhelm Gunnarson

Le football a trouvé un nouveau terrain de prédilection en Islande où, à la surprise générale, les équipes nationales masculine et féminine ont réalisé ces dernières années d’impressionnantes performances dans les compétitions internationales et européennes. Mais quels sont les secrets de ce succès ? Comment une île avec seulement trois mois de soleil par an a-t-elle pu gagner 91 places au  classement mondial de la FIFA  en seulement cinq ans ? Découvrez dès maintenant tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le football en Islande. 



Les rêves de Coupe du monde de toute une nation

Iceland will be the smallest team to ever compete in the World Cup.Crédit : TayebMEZAHDIA

L’Islande est devenue le plus petit pays à avoir jamais participé à la Coupe du Monde de football en 2018, lorsque son équipe nationale s’est rendue en Russie. Dans tout le pays, les supporters étaient surexcités, bien décidés à montrer au monde de quoi était capable leur équipe nationale, elle-même prête à faire trembler l’univers du ballon rond avec ses chaussures à crampons. 

Mais dans le groupe D, particulièrement difficile cette année-là, dès la première rencontre, l’Islande a fait match nul contre l’Argentine (1-1), avant de perdre face au Nigeria et à la Croatie, terminant ainsi au bas du classement du groupe. L’aventure était terminée avant même qu’elle ne commence réellement. 

Une journée pour changer lhistoire

Imaginez la scène : nous sommes le 27 juin 2016, c’est un après-midi à moitié couvert sur la pelouse de l’Arnarhóll ; tous les yeux sont rivés sur l’écran géant installé à côté de la place Ingólfstorg. Comme toute foule de supporters de foot qui se respecte, l’ambiance est bruyante, chahuteuse et exaltée. Mais pas d’inquiétude à avoir, le houliganisme n’existe pas en Islande. De plus, ce jour-là, la foule est totalement unie derrière une seule équipe. 



 June 27th 2016; an impassioned crowd of football fans culminate at Arnarhóll to watch England vs Iceland.Crédit : KSÍ —Facebook Knattspyrnusamband Islande

Pour tous ceux qui se trouvaient là, il était tout simplement impossible de ne pas se laisser emporter par la joie et le fort sentiment d’unité qui régnaient alors. Ce sont des centaines, voire des milliers, de fans islandais endiablés qui communiaient au cri de « Afram Island! » (« Allez l'Islande ! »), aussi puissant, primitif et unificateur que le viking clapping qui venait également ponctuer la soirée. Pourtant, malgré la passion et la joie partagées par tous, la scène avait quelque chose d’onirique et de surréaliste : ce dont nous avions tous été les témoins ne pouvait pas être réel, non 

Pourtant, le coup de sifflet final a marqué un tournant dans l’histoire du sport : victoire 2-1 de l'Islande sur l'Angleterre…



Est-ce la prophétie de Three Lions on the Shirt qui s'est confirmée ? Où était passée l’Angleterre de Football’s Coming Home  ? Fallait-il chercher les causes du désastre dans cette ligue de haut niveau financée à coups de millions de livres par une pluie de sponsors, le tout, dans le contexte du Brexit ? Non, ce n’était pas une perte momentanée de nos capacités. C'est arrivé. Le tumulte assourdissant des Islandais en extase ne pouvait être nié. Ils avaient gagné.

La question était alors de savoir comment cette jeune et belle équipe d'athlètes vikings couverts de tatouages avait-elle réussi à dominer puis à humilier les trois lions avec une telle grâce ? Les premiers signes étaient peut-être à rechercher dans les séries éliminatoires de la Coupe du Monde 2014.

Bien que sortis de la compétition par la Croatie (un carton rouge particulièrement sévère ayant privé l’Islande d’un de ses joueurs), les Islandais s’étaient révélés être de féroces compétiteurs en dominant les Croates qui, à cette époque, venaient juste de conclure une excellente saison.

Iceland's 2016 victory over England in the European Championships was the footballing equivalent of David toppling Goliath.Crédit : KSÍ —Facebook Knattspyrnusamband Islande

Mais l’histoire ne pouvait pas s’arrêter là ! Après tout, on avait déjà vu des miracles totalement inattendus dans l’histoire du football :  la série de victoires remportées par l’Estonie à la Coupe du monde de 2006, par exemple, ou encore la victoire-choc du Danemark à l’Euro 2012. Mais l’esprit tactique que l’on a vu ici, avec des prises de ballon éclairs, des blocs défensifs solides et une intelligence collective redoutable pour savoir profiter des failles dans le jeu adverse, tout évoquait une équipe totalement concentrée sur la maîtrise et la montée en puissance de son jeu.

Contraste saisissant avec les Anglais qui avaient abordé le match avec une telle légèreté que leur infériorité technique, du moins ce soir-là, était rapidement apparue au grand jour.

Les Islandais étaient donc en route pour les quarts de finale de l'Euro 2016, et se préparaient à affronter l’équipe de France à domicile. Bien malin alors, celui qui savait prédire la suite des événements ! Les moqueries et le dédain des commentateurs du monde entier pour cette petite équipe issue d’un si petit pays s’étaient soudain évaporés. L’équipe d’Islande était devenue le véritable outsider des championnats d’Europe, une équipe avec laquelle l’Europe et le monde allaient désormais devoir compter.

2016 was the year the famous Viking Clap became a symbol of Iceland's sporting triumphs.Crédit : KSÍ —Facebook Knattspyrnusamband Islande

Depuis ce jour, les footballeurs professionnels d’Islande sont considérés ici comme de véritables héros nationaux. Leurs victoires ont suscité une énorme vague de passion, d’intérêt, d’émulation et d’ambition en Islande, qui a permis au football de ravir le statut de sport national au handball.

Et bien que les Islandais allaient ensuite perdent 5-2 contre la France, ils avaient accompli un authentique exploit dans l'histoire du sport de ce pays, une histoire qui ne leur a pas toujours été si favorable... 



Les tout débuts du football en Islande                      

The vast majority of pitches in Iceland were once turf and gravel. Today, indoor soccer houses make training possible all year round.Crédit: KSÍ —Facebook Knattspyrnusamband Islande

Jusqu’à il y a peu, l’environnement naturel de leur pays tant choyé par les Islandais — cette belle cacophonie de reliefs volcaniques, de plateaux de lave durcie et de crêtes de montagnes ténébreuses — n’avait pas été très accueillant pour les amateurs de football. Les surfaces disponibles pour jouer n’étaient au mieux que du sable, du gravier ou des coulées de lave durcie plus ou moins plates. Naturellement, il était impossible de jouer ou de s’entraîner en hiver à cause de la neige, ce qui ne laissait que trois mois par en environ pour le faire. 

Ainsi, l'équipe nationale islandaise n'a pas joué sur du gazon avant 1957, bien que le premier club de football de l'île, le Knattspyrnufélag Reykjavíkur, ou « club de football de Reykjavík » littéralement, existe depuis 1899. Compte tenu de ces conditions particulièrement difficiles, il n’est pas étonnant que les Islandais se soient toujours considérés comme désavantagés dans les sports en extérieur. 

La ligue de football islandaise, Úrvalsdeild karla, a été fondée en 1912. Rapidement, plusieurs clubs se sont formés.

Iceland has historically performed rather poorly in football; it is only recently that people have taken notice of the team's newfound skills.Crédit : KSÍ —Facebook Knattspyrnusamband Islande

Le premier match international de l'Islande a eu lieu le 29 juillet 1930 contre les îles Féroé. Il s'est soldé par une victoire 1-0 pour les Islandais. Le 27 juillet 1946, son premier match organisé par la FIFA a eu lieu à domicile contre le Danemark. Les Islandais ont perdu 3-0.

Non découragés, ils ont tout de même remporté leur première victoire internationale un an plus tard face à la Finlande. Pendant toute cette période, l’Islande n’a participé à aucun match de Coupe du Monde ni de qualification européenne. Mais, c'est en 1974 que tout a changé, car depuis cette date, l’Islande a participé à tous les barrages de tous les tournois.

La défaite la plus humiliante de l'Islande lui a été infligée par son ancienne autorité coloniale, le Danemark, lors d'un match amical en 1967, qui s'est soldé par une défaite 14 à 2. Il existe même en Islande une bière dont le nom fait référence à cette défaite, la Nørrebro/Borg 14-2, à savourer très fraîche en regardant la vidéo ci-dessous.

 

Ce n'est qu'au tournant du siècle que l'équipe nationale islandaise a commencé à se faire remarquer. Malgré son échec à se qualifier, l'Islande a touché du doigt l'Euro 2004 en terminant troisième de son groupe et à un point derrière l'Écosse. De nouveau, en 2014, l'Islande a failli devenir la plus petite équipe à avoir jamais atteint les séries éliminatoires de la Coupe du Monde, avant de devoir déchanter après une défaite 2-0 contre la Croatie.

Grâce à sa persévérance et au charisme de son entraîneur Lars Edvin « Lassez » Lagerbäck, l'équipe a enfin enregistré une progression importante en 2015. Avec deux victoires remportées sur les Pays-Bas, c'est la première fois qu’une équipe islandaise est parvenue à se frayer un chemin dans un grand tournoi européen : l’Euro 2016. Au terme des qualifications, l’équipe s'est hissée au 23e rang du classement mondial de la FIFA. Et en juillet 2017, l'Islande était classée 19e ! 



Championnat d'Europe de football 2016                       

Iceland Vs Austria: UEFA European Championships 2016: Team Captain Aron Gunnarsson has the ball.Wikimedia. Creative Commons. Crédit : Tobias Klenze 

Le 13 octobre 2015, l'Islande a terminé 2e de la phase de qualification du Championnat d'Europe de 2016. Sur dix matchs, les nouveaux venus sur les pelouses européennes en avaient remporté 6, fait 2 matchs nuls et perdu 2. Pour son premier match dans la prestigieuse compétition européenne, le pays devait affronter le Portugal, de loin le favori pour la coupe.

Le match a mal commencé pour l'Islande, avec le premier but inscrit à la trentième minute par le Portugais Nani. Mais après vingt minutes de lutte acharnée, l'Islande a égalisé avec un but de son centre Birkir Bjarnason. Contre toute attente, le match s'est terminé sur un score nul, suscitant beaucoup d'enthousiasme dans le monde du football.

Avec ce score de 1-1 avec l'Islande dès le premier match, la côte de la superstar portugaise s'est effondrée, tandis que les Islandais venaient de surprendre le monde entier par leur courage, leur habileté et leur esprit d'équipe.

Naturellement, quelques voix discordantes se sont fait entendre du côté des Portugais vaincus, en particulier celle de Cristiano Ronaldo qui fut l'un des premiers à exprimer son manque d'enthousiasme devant le conte de fées islandais naissant.

Ronaldo dira même : « L’Islande a fêté sa victoire comme si elle avait remporté l’Euro. C’était incroyable. L'Islande n'a rien essayé, ils se sont contentés de défendre, défendre, défendre, et de mon point de vue, c'est une petite mentalité. C'est pourquoi ils ne feront rien dans cette compétition. » Il est sans doute bon de rappeler ici que ces paroles sont celles d'un homme à qui l’on a refusé des vestiaires privés dans le modeste stade de Laugardalsvöllur.

A beautiful example of the 'Ronaldo Dive.' Lagerback would speak of it, "Portugal have one of the best players in the world in Ronaldo but he’s also an excellent actor. In the final of the Champions League against Atletico, we saw another performance from someone who could be in Hollywood. I don’t like that. I’d like it if they were able to watch the videos to retrospectively punish that sort of thing."Crédit : KSÍ —Facebook Knattspyrnusamband Islande

L'entraîneur de l’équipe d’Islande n'a pas tardé à répondre à ces commentaires en affirmant de manière nonchalante : « il peut faire ce qu'il veut, nous sommes satisfaits du point gagné, c’est tout. » Le défenseur Kári Árnason a pour sa part répondu que Ronaldo était « un mauvais perdant », et ajouté : « Il ne voulait pas perdre le match. Qu'attend-il de nous ? Que nous jouions comme Barcelone face à lui ? Il va pleurnicher partout. Il n’a pas été suffisamment au centre de l’attention à son goût. »

Les Islandais ont ensuite réalisé deux belles performances dans l’Euro 2016. Certes, le doute a pu s’installer lors du match suivant contre la Hongrie, lorsque Birkir Sævarsson a marqué un but contre son camp. Mais, au coup de sifflet final, le score nul de 1-1 n’a pas empêché l'équipe islandaise d’être au centre de tous les commentaires !

Toutefois, c'est son dernier match de qualification face à l’Autriche qui allait propulser l’Islande au-devant des équipes prestigieuses du football mondial. En effet, l’Islande a remporté le match 2-1 grâce au but décisif marqué par Arnór Ingvi Traustason dans le temps additionnel. Pour la première fois dans l'histoire de la compétition, l'Islande allait devoir aligner ses joueurs sur la pelouse face à l'Angleterre.  

Euro 2016 : Islande Vs Angleterre                 

Juste avant la rencontre Islande-Angleterre, le Guardian est revenu dans un article sur les points forts de l'équipe islandaise tout au long du tournoi. Des atouts que Roy Hodgson allait devoir surveiller de près pour éviter une défaite forcément humiliante. Et rétrospectivement, il semble bien que Hodgson n’ait pas vu passer l’article du Guardian...

Parmi ces atouts identifiés par le journal britannique, il y avait la collaboration sereine, posée et originale entre les entraîneurs Heimir Hallgrímsson et Lars Lagerback, deux profils diamétralement opposés à celui de Hodgson, l'entraîneur de football le mieux payé de l'histoire avec ses 4,6 millions de £ par an. Ainsi, Lagerback avait auparavant entraîné les équipes nationales suédoise et nigériane, tandis que Hallgrímsson travaillait toujours comme dentiste dans sa ville natale.

Mais surtout, il est vite apparu que l'équipe islandaise entretenait une relation unique avec ses supporters. Compte tenu des incroyables succès remportés par la sélection nationale au regard de la faible population de son pays, les joueurs pouvaient affirmer sans hésiter qu'ils connaissaient « au moins 50 % des supporters islandais ».

Rien d’étonnant quand on sait qu’un huitième de la population totale de l’Islande s’est déplacé en France pour les soutenir, et que 99,8 % des postes de télévision islandais étaient allumés pour le match à domicile. Ce soutien indéfectible des supporters islandais a été récompensé par le titre du « Tólfan », ou « le douze » en français pour signifier que les supporters ne sont rien de moins qu’un douzième joueur sur le terrain.

Iceland was heavily praised for its tightknit performance against England, whose arrogant approach quickly turned desperate.Crédit : KSÍ —Facebook Knattspyrnusamband Islande

Puis le match a débuté, avec une Angleterre qui a pris l’ascendant sur les Islandais dès les premières minutes. À la quatrième minute, le milieu de terrain anglais Raheem Sterling mis au sol par le gardien de but (et cinéaste, soit dit en passant) islandais, Hannes Thór Halldórsson, a permis à son équipe d’obtenir un penalty. Et quelques minutes plus tard, Wayne Rooney inscrivait le premier but du match en plaçant le ballon dans le coin inférieur gauche des filets, après avoir échappé de peu au plongeon de Hannes.

Pourtant, moins d’une minute plus tard, c'est l’égalisation ! C'est au capitaine de l'équipe, Aron Gunnarsson, déjà célèbre pour ses lobes bien placés dans les six mètres que l'on doit la passe décisive qui allait permettre à Ragnar Sigurdsson de tirer à l’entrée de la surface de réparation. Un but spectaculaire qui a surpris tout le monde, et l’équipe anglaise surtout...

Une claque monumentale venait de frapper les trois lions, et désormais, c'est sur eux que retombait toute la pression du match pour qu'ils aillent arracher la victoire que tous leur croyaient acquise d’avance. Ce qui devait être une formalité avec trois points à la clé était en train de devenir le match de la compétition à ne surtout pas perdre...

Team Captain Aron Gunnarsson was a true force throughout the match, setting up goals and keeping his team strong on the attack.Crédit : KSÍ —Facebook Knattspyrnusamband Islande

Les quinze minutes suivantes ont vu l’Angleterre retrouver son sang-froid, avec une possession de balle quasi permanente et quelques occasions manquées. Pourtant, c'est une nouvelle gifle qui a été infligée aux Anglais : une frappe à ras de terre deKolbeinn Sigthórsson arrêtée dans un premier temps par le gardien de but de l'Angleterre, Joe Hart, mais qui lui a quand même échappée des mains avant de finir sa course paresseusement au fond à droite des filets.

L'Islande menait donc 2-1 à la fin de la première période, et le journaliste sportif irlandais Barry Glendenning pouvait déclarer : « L’Angleterre a été battue par un supermarché ! »

Pendant la pause, l’Angleterre était plongée dans une humiliation paralysante. En un rien de temps, la performance de l’Islande avait emporté avec elle l’aura de Joe Hart, jusque-là considéré comme l'un des meilleurs gardiens de but du monde. Cependant, il allait falloir conserver cette bonne dynamique collective pendant encore quarante-cinq minutes pour que les Islandais arrachent vraiment la victoire.

Dès le coup de sifflet de la deuxième mi-temps, la souffrance des Anglais était pourtant déjà palpable. Leurs longs tirs désespérés à travers le terrain faisaient s’épuiser Sterling à réceptionner des ballons fuyants. Et pour couronner le tout, Hannes était toujours là pour le défier, plongeant à chaque fois un peu plus l’équipe en difficulté dans la frustration.

Iceland's victory over England championed them as the true underdog story of Euro 2016. Despite the fact they would go on to lose against France, they had achieved new heights in Icelandic sporting history.Crédit : KSÍ —Facebook Knattspyrnusamband Islande

À la 56e minute, une nouvelle occasion s'est présentée à Ragnar qui s'est illustré dans un spectaculaire retourné acrobatique, malheureusement contré par le gardien anglais. Cependant, cette dernière action indiquait que les Anglais étaient clairement dépassés ce soir-là, que leur jeu était devenu aussi prévisible que décousu. 

Les remplacements qui s’ensuivirent n’y changèrent rien : l’Angleterre ne parvenait pas à reprendre l’avantage. Les Islandais déployaient un jeu remarquable, tandis que les Anglais s’enfonçaient dans une si piètre performance que Hannes Halldórsson n’eut presque rien à faire pendant toute la deuxième mi-temps.

Après trois minutes de prolongation, le coup de sifflet final a retenti. 2-1 pour l’Islande ! Les vainqueurs ont alors pris d'assaut le terrain aux côtés de leurs supporters littéralement hystériques et unis dans des cris de liesse.

Difficile pour l'Angleterre de ne pas tirer les conséquences de cette terrible défaite, et Roy Hodgson a démissionné immédiatement après le match. Mais ce n’était pas le jour des Anglais (ou plutôt devrait-on dire la semaine, étant donné le résultat du référendum sur le Brexit), c’était celui de l’Islande qui ne pouvait plus dissimuler sa fierté.

Cela dit, personne n’a sans doute fait preuve d’un enthousiasme aussi débordant que celui de ce commentateur islandais :

« C’est fait ! C'est fait ! On ne rentrera plus à la maison ! Vous avez vu ça ? C'est incroyable ! Je n’arrive pas à y croire ! C'est un rêve. Je ne veux plus jamais me réveiller de ce rêve incroyable ! Faites ce que vous voulez l’Angleterre ! L'Islande va jouer contre la France dimanche. France — Islande ! Vous pouvez rentrer chez vous. Vous pouvez sortir de l'Europe. Vous pouvez bien aller où bon vous semble. Angleterre 1 Islande 2, c'est le score final ici à Nice. Et le conte de fées continue ! » 

Comme on peut le voir dans la vidéo ci-dessous, Gudmundur Benediktsson avait déjà manifesté son enthousiasme suite à la victoire de l'Islande contre l'Autriche.

L'équipe d’Islande de football féminin          

Dix-neuvième au classement mondial de la FIFA en juin 2017, l’équipe d’Islande de football féminin a une nouvelle fois mis en lumière la passion que nourrissent les Islandais pour le ballon rond à l’occasion de l'Euro 2017 et, comme avec « nos garçons », c'est toute la nation qui s'est rassemblée derrière elles.

C'est la troisième fois que les femmes se qualifient pour les phases finales. C'est l’entraîneur et manager islandais Freyr Alexandersson qui est à la tête de l'équipe actuelle, tandis que Margrét Lára Vidarsdóttir en est la capitaine.

Iceland's women's national football team readying themselves for a match.Crédit : KSÍ —Facebook Knattspyrnusamband Islande

C'est en grande partie en raison de la forte implantation des institutions du football dans toute la société islandaise que de plus en plus de filles aspirent désormais à devenir joueuses professionnelles. Contrairement aux autres pays, la faible population et l'esprit communautaire qui règne en Islande font que la plupart des Islandais mettent la même passion à suivre et à supporter le football féminin que le football masculin.

Ce fut particulièrement le cas lorsque nos filles ont représenté l’Islande à l’étranger, comme à l’Euro 2017 par exemple.  

De nombreux Islandais se sont rendus aux Pays-Bas pour soutenir leur équipe, parmi lesquels des personnalités et le président du pays lui-même. Pour montrer leur fidélité, de nombreux supporters ont même convergé vers l'aéroport de Keflavík pour saluer leur équipe et leur souhaiter bonne chance. 


 

Le premier match de l'Islande pour l'Euro 2017 était contre la France. L’équipe a perdu 1-0 face aux Françaises (3e au classement mondial de la FIFA) après que l’arbitre a accordé un penalty à leurs adversaires à la 86e minute. C'est Eugénie Le Sommer qui a marqué pour la France, plongeant ainsi les islandaises dans la déception. Tout au long du match, la pression exercée par les Françaises a réussi à contenir l’Islande dans sa moitié de terrain, rendant l’égalisation de plus en plus improbable à mesure que le temps avançait. Il faut dire que la France était favorite pour cette compétition. 

Le deuxième match de l'équipe était contre la Suisse. Fanndís Fridriksdóttir a rapidement permis à l'Islande de prendre l’avantage en marquant le premier but à la trentième minute. Lara Dickenmann a égalisé douze minutes plus tard. La deuxième période du match a été marquée par un jeu compact des deux côtés, même si le contrôle du ballon et un tir bien senti ont valu à la Suisse d’inscrire un deuxième but à la 52e minute. Malgré les onze minutes de prolongation, l'Islande n'a pas pu remporter la victoire, et a donc dû admettre qu’il était temps pour elle de quitter la compétition pour cette année-là.

Interest in women's football is on the rise worldwide. Iceland is an example of country whose full spirit is behind their sporting champions, women and men alike.Crédit : KSÍ —Facebook Knattspyrnusamband Íslands 

Les femmes du football islandais ont remporté un certain nombre de succès dans le passé. La sélection féminine a ainsi atteint les phases de groupes du Championnat d'Europe féminin de football de 2009 en Finlande, et les quarts de finale du même championnat en 2013 en Suède. Mais leur plus belle victoire a été remportée en 2009 en battant l’Estonie 12-0 à Reykjavík. Quant à leurs défaites les plus cuisantes, elles se sont produites face à l’Allemagne en 1996 (8-0) et face aux États-Unis en 2000 (8-0 également). 

Comme pour l’équipe masculine, Icelandair a fait sa part pour soutenir l’équipe féminine en la mettant en vedette dans la publicité ci-dessous. Le spot s’efforce de montrer les difficultés que rencontrent souvent les femmes et les jeunes filles qui souhaitent entrer dans l’univers très masculin du sport.



L'équipe est également au cœur du documentaire «  Stelpurnar okkar » (« Nos filles » en français) réalisé par Thóra Tómasdóttir et Hrafnhildur Gunnarsdóttir et qui relate le parcours de la sélection islandaise de football dans le Championnat d'Europe féminin de 2009.

KSÍ | La Fédération islandaise de football  

La Fédération islandaise de football (Knattspyrnusamband Íslands, KSÍ) est l'instance dirigeante du football sur la terre de glace et de feu. Son nom apparemment imprononçable, « Knattspyrna », signifie tout simplement « frappe de ballon » en islandais. 

The Iceland's Under 19s Men's Side.Wikimedia. Creative Commons. Crédit : Ivar1988

Fondée le 26 mars 1947, la KSÍ est responsable des équipes nationales masculine et féminine, de la ligue de football islandaise (Úrvalsdeild karla), de la formation des entraîneurs et des arbitres, de la concession de licences et de la promotion du ballon rond à l’échelle nationale. La KSÍ a rejoint la FIFA en 1947 et l’UEFA en 1954.

Gudni Bergsson est l'actuel président de la Fédération islandaise de football, il a été élu le 11 février 2017. Gudni a commencé sa carrière comme footballeur dans un club islandais, le Valur FC, avant d’aller partir jouer à l'étranger. Après une première expérience au sein du club anglais d’Aston Villa, Gudni a ensuite intégré le Tottenham Hotspur, où il a occupé le poste de défenseur de 1988 à 1995. Au cours de son contrat avec le club, Gudni est également devenu capitaine de l'équipe d’Islande.

De 1995 à 2003, Gudni a joué pour les Bolton Wanderers et la sélection nationale. Après sa retraite, Gudni a animé une émission de télé à succès sur le football, « Boltinn med Gudna Bergs » (« Le ballon de Gudni », littéralement), et a travaillé comme avocat à Reykjavík.

Le football populaire en Islande                          

Nombreux sont ceux qui affirment que l'Islande devance de loin le reste du monde en matière de football populaire. Pourtant, cela n’a pas toujours été le cas, mais le talent, l’énergie et l’intérêt pour ce sport ont explosé au début du millénaire, avec les investissements réalisés par le pays dans la construction de grands stades d'intérieur appelés là-bas « Maisons du football ».

Le football a toujours été un sport d’été en Islande, à cause des vents violents, du relief accidenté et des températures extrêmes qui caractérisent le pays. Les amateurs de sport passaient l'hiver à jouer au sport national de l’Islande, le handball, voire au basketball. Et soudain, avec l’arrivée des terrains artificiels, la possibilité pour les footballeurs de s'entraîner toute l'année est devenue réalité.

En mettant l’accent sur l’entraînement, les séances sont ouvertes aux enfants dès l’âge de quatre ans. Et à partir de 7 ans, ils ont la possibilité de s'entraîner trois fois par semaine. En 2016, l'Islande comptait 600 entraîneurs de haut niveau, soit un pour 550 habitants ! Pour mettre cela en perspective, il faut savoir que l'Angleterre possède un entraîneur de haut niveau pour 11 000 habitants.

La ligue de football islandaise (Úrvalsdeild karla)                 

L’Úrvalsdeild karla est la ligue de football la plus prestigieuse d’Islande, classée au 35e rang mondial par l’UEFA. Depuis 1912, la ligue comptait dix clubs différents, jusqu'en 2008, date à laquelle elle a été étendue à 12 clubs sur proposition de la Fédération islandaise de football dans le souci de promouvoir le sport dans le pays. La ligue est également parfois appelée « Ligue Pepsi » en raison du sponsoring de sa filiale islandaise, Ölgerdin.

The Icelandic football league is the perfect training ground for future star players, with many having graduated from the grassroots football scheme.Crédit : KSÍ —Facebook Knattspyrnusamband Íslands 

Tous les clubs de la ligue jouent deux matchs, un à domicile et un à l'extérieur. En raison des hivers rudes qui sévissent en Islande, la saison se déroule de mai à septembre, les deux clubs enregistrant les moins bons résultats étant relégués en division 1. Et, en toute bonne logique, les deux meilleurs clubs de la division 1 sont promus à l’Úrvalsdeild karla.

Le tenant du titre actuel est le FH, club de la ville de Hafnarfjördur  qui couve son équipe de football depuis le début du millénaire. C'est la huitième fois que l'équipe est couronnée championne de la ligue. Cependant, le Knattspyrnufélag Reykjavíkur, de Reykjavík, détient plus de victoires au classement général, avec 26 matchs remportés au cours de toute l’histoire des ligues islandaises. Le Valur FC est bon deuxième, avec 20 victoires. 

Les clubs de ligue s’affrontent à la fois pour la Coupe d'Islande et pour la Coupe de la Ligue islandaise. Les vainqueurs de la première, créée en 1960, se qualifieront pour l’Europa League, dont la phase finale se tiendra à Laugardalsvöllur à la mi-août. La Coupe de la Ligue islandaise, également connue sous le nom de « Deildabikar », est considérée comme la troisième compétition la plus importante du pays. L’actuel détenteur du titre est le Knattspyrnufélag Reykjavíkur.

Les grands joueurs du football islandais               

Albert Gudmundsson

An old team photo: Albert Guðmundsson is on the far left.Crédit : KSÍ —Facebook Knattspyrnusamband Íslands 

Albert Gudmundsson (1922 - 1994) fut le premier footballeur professionnel islandais. Jeune homme, Albert a joué au Valur avant de partir pour l'Écosse faire des études de commerce au Skerry's College de Glasgow. Mais, pendant son séjour britannique, Albert n’a cessé de nourrir ses ambitions de footballeur, et il a joué pour le club écossais des Rangers FC. Plus tard, il a également joué en amateur dans le club londonien Arsenal FC.

Ayant attiré l'attention des dépisteurs de talents français, Albert a ensuite joué pour le FC Nancy, équipe dissoute en 1968, et terminé la saison comme meilleur buteur, en plus d'avoir marqué au moins deux buts à chaque match de coupe. Après son passage au FC Nancy, il a signé pour l’AC Milan. Malheureusement, c'est une blessure au genou qui mettra fin à son contrat avec le club. Une fois rétabli, Albert rentrera en France et jouera pour différents clubs, dont le RC Paris et le FC Nice.

 

Après avoir pris sa retraite, Albert a adhéré au Parti de l’indépendance en 1970 avant de siéger au conseil municipal de Reykjavík la même année. En 1974, il est élu député à l’Althingi. Dix ans plus tard, il occupera les postes de ministre des Finances et de ministre de l'Industrie. Après sa démission, Albert s'est présenté à la présidentielle, avant d’être battu par Vigdís Finnbogadóttir, la première femme présidente au monde élue démocratiquement.

Sara Björk Gunnarsdóttir

Sara Björk Gunnarsdóttir in a match against Estonia in 2011.

 

Sara Björk Gunnarsdóttir (née le 29 septembre 1990) est une footballeuse islandaise professionnelle qui joue actuellement dans le club allemand VfL Wolfsburg.

Ayant intégré son équipe locale, Haukar, à l'âge de six ans et pour y rester douze ans, il semble que Sara Björk ait toujours été destinée au football professionnel. Elle rejoindra ensuite le Breidablik où elle jouera trois saisons, avant d’être transférée au club suédois LdB FC Malmö. En Suède le succès fut immédiat, avec 12 buts inscrits dans la course pour titre du Damallsvenskan.

Elle fait également partie de la sélection nationale islandaise depuis 2007 (16 ans), et a participé au Championnat d'Europe de football féminin en 2009, 2013 et 2017. Sara Björk a également enfilé le brassard de capitaine de l'équipe d’Islande pendant le congé maternité de Margrét Lára Vidarsdóttir. 

Eidur Smári Gudjohnsen

 

Eidur Smári Gudjohnsen (né le 15 septembre 1978) est un footballeur professionnel islandais à la carrière prolifique et qui joue essentiellement en attaque. Fils de l'ancien joueur islandais Arnór Gudjohnsen, sa carrière internationale a débuté après avoir été appelé à remplacer son père en 1996. 

Parmi ses nombreux succès, on peut citer un passage au Chelsea FC, club de première division anglaise, et au FC Barcelone. Il a également intégré par deux fois les Bolton Wanderers, à quatorze ans d’écart entre les deux transferts. Mais ce n'est pas tout, Eidur a également joué à Monaco, à l’AEK Athènes et dans l’équipe Shijiazhuang Ever Bright au sein du Championnat de Chine de football.

Il a également été capitaine de l'équipe d’Islande jusqu'à ce que l'équipe soit reprise par l'entraîneur et ancien joueur islandais, Ólafur Jóhannesson. Eidur a marqué plus de 150 buts tout au long de sa carrière professionnelle. Il a disputé son dernier match international contre la France à l’Euro 2016. 

Gylfi Sigurdsson

Gylfi Þór Sigurðsson celebrating a goal score!Crédit : Facebook de Gylfi Thór Sigurdsson. 

 

Gylfi Thór Sigurdsson (né le 8 septembre 1989). Avec une rémunération de 40 millions de couronnes islandaises par mois, Gylfi est le footballeur islandais le mieux payé de l'histoire. Il a fait ses débuts dans la sélection nationale islandaise en 2010. 

Il occupe actuellement le poste de milieu de terrain dans le club gallois de Swansea City. Il a commencé sa carrière professionnelle dans le football islandais en 2002 au sein du Fimleikafélag Hafnarfjardar, avant d’intégrer plus tard l'équipe de Kópavogur, le Breidablik. Il a fait ses débuts à l'étranger grâce à une bourse d’études dans le club de jeunes du Reading FC. Bourse au terme de laquelle Gylfi fut l'un des cinq étudiants recrutés pour un contrat professionnel.

Le transfert de Gylfi entre le Reading FC et le club de la Fédération allemande de football, TSG 1899 Hoffenheim, fut à ce moment-là le transfert le plus cher de l’histoire. C'est à cette époque qu'il a également été élu à deux reprises joueur de la saison, une fois au Reading et une autre au Hoffenheim. Il a ensuite été prêté au Swansea et plus tard au Tottenham Hotspur.

Margrét Lára Vidarsdóttir

Margrét Lára Viðarsdóttir is one of Iceland's star players and the face of women's football in the country.Wikimedia. Creative Commons. Crédit : Anders Henrikson

Margrét Lára Vidarsdóttir, née le 25 juillet 1986, est une joueuse de football professionnelle islandaise et actuelle capitaine de la sélection nationale féminine. Margrét a fait ses débuts comme attaquante à l’Úrvalsdeild à l'âge de 15 ans, avant d'être rapidement transférée au Valur, où elle est devenue une redoutable buteuse.

Son talent a rapidement été remarqué et de nombreux clubs étrangers ont commencé à la courtiser dès 2001 alors qu’elle débutait sa carrière dans la toute jeune équipe d’Islande. Le club allemand aujourd’hui disparu, le FCR 2001 Duisburg, a été le premier à réussir à lui faire signer un contrat d’un an en 2007. L'année suivante, elle est retournée en Islande pour jouer avec le Valur FC. Et en 2003, elle a commencé à jouer dans l’équipe féminine islandaise. 

Depuis lors, elle a joué au Linköpings FC, au Kristianstads DFF, et au Turbine Potsdam. Sa sœur, Elísa Vidarsdóttir, joue en défense dans la sélection nationale.

L'Islande dans la Coupe du monde de football 2018

 

Ces derniers mois, les footballeurs islandais ont une nouvelle fois entrepris de faire honneur à leurs origines vikings en affrontant leurs adversaires avec un tact et une grâce portés par une ambition dévorante. Pour les passionnés de sport, l’histoire reste à écrire, et c'est là une nouvelle occasion de faire rayonner le prestige de l'Islande dans le monde entier. 

L'Islande est tombée dans le groupe I des matchs de préparation à la Coupe du monde 2018 en Russie, aux côtés du Kosovo, de la Turquie, de la Croatie, de l'Ukraine et de la Finlande. Dans la plupart des cas, ses rencontres préparatoires se sont révélées à la hauteur du plaisir et du spectacle que l’on peut attendre de ce sport. Dès le début, l’équipe islandaise a fait des pas importants vers la consolidation de la réputation de son pays dans l’histoire du football, notamment avec une victoire 3-0 contre la Turquie, une autre 2-0 contre l’Ukraine et un score final de 1-0 contre la Croatie.

 

Sur 10 matchs de préparation, l'Islande a marqué seize buts, ce qui est tout à fait honorable, et enregistré un seul match nul, sept victoires et deux défaites. Le dernier match de qualification de l’équipe contre le Kosovo allait également rester dans les annales du tournoi pour les Islandais, qui attendaient la rencontre avec une impatience d’autant plus brûlante que les « performances » du Kosovo jusque-là laissaient franchement à désirer (8 défaites, 1 match nul, 0 victoire). 

Résultat : après un but inscrit en première mi-temps, puis un deuxième en seconde période, le score final s'est stabilisé à 2-0 pour l’Islande.

Bref, ça y est, l’Islande s’est fait sa place dans la Coupe du monde, et les supporters de foot du monde entier attendent désormais avec impatience de savoir ce que l’Islande fera face aux autres sélections nationales. Après tout, ne s’agit-il pas de l’équipe qui a battu l’Angleterre 2 à 1 à l’Euro ?

Une fois que l'on a cela à l'esprit, toute notion de limites, de frontières et de barrières semble totalement dénuée de sens. Avec un bassin de talents sans cesse plus riche et une détermination supérieure même aux équipes déjà consacrées, l'Islande a toute sa place dans cette course au titre le plus prestigieux du monde du football. Qui aurait pu imaginer cela ?


Avez-vous aimé notre article sur le football en Islande ? Quelle équipe allez-vous supporter pour la Coupe du monde 2018 ? N’oubliez pas de partager vos réflexions et vos questions dans les commentaires Facebook ci-dessous.

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